vendredi 12 octobre 2012

Une journée à Montpellier

Grâce à mon sponsor personnel que j'en profite pour remercier - oui, j'ai un mécène perso, c'est classe hein ? -, j'ai fait un aller-retour à Montpellier aujourd'hui avec une seule intention en tête : aller voir avant sa clôture l'expo Caravage du musée Fabre.

Donc lever 5h45 (parfois, il faut avoir du courage pour assouvir ses envies), train à 7h15 et c'est parti.

1er constat, Montpellier, c'est le sud. A l'arrivée, 23°C, soleil, lunettes, chemises, T-shirts, crèmes glacées et cet accent qui sent bon les cigales et les vacances...

2e constat : les Montpelliérains sont moins patients que les Parisiens. Ca parait bizarre mais c'est en fait très logique. Le Parisien moyen a tellement l'habitude de faire la queue dans les embouteillages, dans le métro, au supermarché... qu'il ne râle pas quand il y a 1/2 h de queue pour entrer dans un musée. A Montpellier, par contre, l'exposition a eu tellement de succès qu'il y avait 30 mn de queue pour atteindre la billeterie + 1 h de queue pour entrer dans l'expo. J'en ai entendu des remarques du genre "c'est absolument insupportable", "ils sont mal organisés"... et j'ai même vu des gens faire demi-tour. Alors qu'1h30 de queue pour une grande expo c'est... très raisonnable non ?

3e constat : il y a autant de chieurs parmi les "personnes âgées" que parmi les moins âgés, en Province comme à Paris. Je suis dans la queue de la billeterie et deux dames bien habillées, maquillées, bijoutées, permanentées, se collent juste devant moi l'air de rien. Je fais remarquer qu'elles étaient derrière moi dans la queue et la elles me répondent avec un grand sourire qu'elles sont octogénaires (vu leur allure j'ai vraiment un doute, mais peu importe) et qu'au titre de leur grand âge je dois les laisser passer. Comme je proteste elles montent sur leurs grands chevaux d'un air offusqué et passent derrière moi. J'en profite pour ajouter une petite remarque cinglante en leur demandant à partir de quel âge on a le droit de tricher dans la queue : soixante-dix, soixante ? C'est une vraie question non ?

4e constat : quand il y a une grande expo dans un musée, en profiter pour aller voir les collections permanentes dudit musée qui sont désertées. J'ai dû rencontrer 20 personnes en 2h dans les 50 salles du musée Fabre. Et pourtant, ce musée recèle des merveilles qui parcourent le temps du 15e siècle flamand à Soulages en passant par Berthe Morisot, Zurbaran, Guardi ou Ingres. On commence par les salles des Flamands avec Brueghel le jeune et Teniers (c'est juste du bonheur) et on finit en apothéose avec deux immenses salles consacrées à Soulages et des oeuvres exceptionnelles, y compris pour moi qui n'accroche en général pas à l'art contemporain, mais là, c'est au-delà de l'art contemporain tellement c'est prenant.
Du coup, j'étais venu voir l'expo Caravage et puis ensuite les collections permanentes et finalement, j'ai été autant réjouie par les deux.

Homme au chapeau blanc, David Teniers II, 1644-1645
Pierre Soulages

5e constat : "Caravage et les Caravagesques", l'occasion de voir enfin en vrai une bonne partie des oeuvres sur lesquelles j'ai bossé 6 mois l'année dernière. Caravage, toujours rien à dire : c'est fabuleux, c'est fort, c'est osé, c'est révolutionnaire. Et puis on découvre aussi ses suiveurs, ceux qu'il a inspirés et des petites merveilles comme le saint Thomas de Vélasquez.



saint Thomas, Vélasquez, 1618-1620





















 
6e constat : dans le train du retour, face à moi, une jeune d'une vingtaine d'années qui sort de son sac un Simba en peluche et dort avec pendant tout le trajet. Retour vers l'enfance ?
 
Retour à Paris : 23 h. Une bien belle journée.

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