mercredi 31 octobre 2012

Et ça recommence !

Ca y est, à peine rentrée en cours depuis 2 mois que déjà les mots barbares se bousculent dans les cours et dans les livres. En voici une première sélection.

Dans le vocabulaire généraliste j'ai adoré :
- puîné : né après un de ses frères ou une de ses soeurs. Vous pourrez donc maintenant présenter vos enfants ainsi : "Voici Anne mon ainée et Mathieu mon puîné." Ca fait très prout prout je trouve.
- anagogique : qui a un sens plus profond, plus caché.
- chromoclaste : qui refuse l'utilisation des couleurs dans les manuscrits, les vitraux... (c'est le cas chez les Cisterciens).

Dans le vocabulaire architectural c'est un florilège :
- mur gouttereau : c'est le mur latéral d'une cathédrale ou d'une église.
- arc formeret : l'arc parallèle au mur gouttereau, dans le sens de la nef.
- chemise : mur de protection antourant une tour ou un donjon.
- escarpe : mur situé sur la paroi intérieure du fossé d'une fortification.
- contrescarpe : mur situé sur la paroi extérieure du fossé d'une fortification.
- remplage : dentelle de pierre qui constitue la structure d'un vitrail.
- gâble : élément d'architecture en forme de triangle dont la pointe s'élève au-dessus des portes des églises et cathédrales.
- voûtain : sous-partie d'une voûte
- stylophore : qui porte une colonne...

Pour ce qui est du domaine religieux, on a appris :
- psychostase : qui pèse les âmes pour décider de leur destinée (Paradis ou enfer). C'est en particulier le rôle de saint Michel.
- psychomachie : combat des vices et des vertus

Pour une petite pointe d'exotisme :
- Cinocéphales : hommes à tête de chien habitant en Inde.
- Panotii : hommes à grandes oreilles cachant leur tête.
Macrobii : géants qui vivent en Inde (il y en a des gens bizarres en Inde !).

Bref, on est paré pour briller dans les musées en commentant des oeuvres à nos amis, histoire de leur en jeter plein les yeux et les oreilles... jusqu'à ce qu'ils n'écoutent plus.

vendredi 26 octobre 2012

lundi 22 octobre 2012

25

25, on était 25 aujourd'hui en cours d'arts de l'Islam. Exceptionnel ! A la même date l'année dernière nous n'étions que 17. En ces temps de crise, quand on peut afficher une augmentation de 50 %, on ouvre rond les yeux. C'est l'effet magique de l'ouverture du nouveau Département au Louvre. Espérons que les défections ne seront pas trop nombreuses.

Mais le mieux c'est quand même le cours d'épigraphie du moyen iranien où nous étions un record de 8, à tel point que le prof n'avait pas prévu assez de matériel pédagogique. Pour mémoire l'année dernière nous n'étions que 2 élèves de l'EDL + 3 élèves externes à l'école.

C'est beau de voir que les matières qu'on a choisies plaisent.

mercredi 17 octobre 2012

CV allégé

Toute l'année dernière, j'ai essayé de trouver un stage à temps partiel pendant l'année et un job pendant l'été. J'ai répondu à des annonces postées à l'Ecole du Louvre ou sur des sites spécialisés et à chaque fois une réponse négative au mieux et pas de réponse au pire. Et puis en mai, un jour, un recruteur m'a répondu par mail 5 mn après que je lui ai adressé ma candidature : "Vous êtes trop qualifiée pour le stage. Vous devriez plutôt postuler directement dans les services communication ou conservation des musées."
J'ai cru m'étouffer et j'étais très en colère. D'un côté je suis trop qualifiée ; de l'autre, si je postule à des stages plus "charpentés", on m'oppose que je n'ai pas d'expérience dans le domaine artistique ou culturel : le serpent se mord la queue.

Alors dans ma foi nouvelle associée à mon passage en 2e année, j'ai décidé de prendre les choses en main en allégeant mon CV. Je le passe sur une seule page au lieu de deux et j'enlève les premières expériences professionnelles pour ne garder que la dernière et la plus significative. Toujours pas de réponses à mes candidatures.

Et bien, puisqu'il faut la jouer plus sournois, je la joue plus sournois : la 3e version de mon CV ne comporte plus que mes études à l'EDL, mes niveaux de langue et d'informatique et mon année sabbatique. L'ESCP a disparu et 15 ans de travail ont disparu. Bien-sûr j'ai enlevé la mention de mon âge sur le CV : les recruteurs savent compter !
Et miracle, je candidate deux fois avec ce CV et je reçois immédiatement une réponse pour un entretien que je viens de passer avec au final une réponse positive pour un stage à temps partiel à l'EPHE (Ecole Pratique des Hautes Etudes) jusqu'à la fin de l'année. Bizarrement, les recruteurs n'ont pas eu l'air choqué quand je leur expliqué pourquoi mon CV était allégé, comme quoi !
Ca me fait tout drôle de repartir en stage. Ca me rappelle ma première expérience il y a... longtemps. Je vais faire du récolement, joli mot pour l'inventaire physique et informatique d'oeuvres, en l'occurence il s'agit de plaques et tirages photographiques d'oeuvres paléochrétiennes, byzantines et médiévales occidentales.

Conclusion : dans notre monde, être transparent n'est pas toujours récompensé ! Ca m'attriste vraiment de devoir en passer par là pour avoir une chance d'obtenir un stage à temps partiel et non payé.

PS amusant : il y a quelques mois j'avais postulé pour un stage dans un musée parisien dont je tairai le nom et qui m'avait opposé une fin de non recevoir. Ce même musée vient de refaire paraître une annonce pour le même stage (suite) auquel j'ai envoyé mon nouveau CV allégé et la réponse a été : "Ce stage est déjà pourvu mais nous gardons votre CV pour une prochaine offre." On pourrait appeler ça de la discrimination par l'expérience professionnelle.

vendredi 12 octobre 2012

Une journée à Montpellier

Grâce à mon sponsor personnel que j'en profite pour remercier - oui, j'ai un mécène perso, c'est classe hein ? -, j'ai fait un aller-retour à Montpellier aujourd'hui avec une seule intention en tête : aller voir avant sa clôture l'expo Caravage du musée Fabre.

Donc lever 5h45 (parfois, il faut avoir du courage pour assouvir ses envies), train à 7h15 et c'est parti.

1er constat, Montpellier, c'est le sud. A l'arrivée, 23°C, soleil, lunettes, chemises, T-shirts, crèmes glacées et cet accent qui sent bon les cigales et les vacances...

2e constat : les Montpelliérains sont moins patients que les Parisiens. Ca parait bizarre mais c'est en fait très logique. Le Parisien moyen a tellement l'habitude de faire la queue dans les embouteillages, dans le métro, au supermarché... qu'il ne râle pas quand il y a 1/2 h de queue pour entrer dans un musée. A Montpellier, par contre, l'exposition a eu tellement de succès qu'il y avait 30 mn de queue pour atteindre la billeterie + 1 h de queue pour entrer dans l'expo. J'en ai entendu des remarques du genre "c'est absolument insupportable", "ils sont mal organisés"... et j'ai même vu des gens faire demi-tour. Alors qu'1h30 de queue pour une grande expo c'est... très raisonnable non ?

3e constat : il y a autant de chieurs parmi les "personnes âgées" que parmi les moins âgés, en Province comme à Paris. Je suis dans la queue de la billeterie et deux dames bien habillées, maquillées, bijoutées, permanentées, se collent juste devant moi l'air de rien. Je fais remarquer qu'elles étaient derrière moi dans la queue et la elles me répondent avec un grand sourire qu'elles sont octogénaires (vu leur allure j'ai vraiment un doute, mais peu importe) et qu'au titre de leur grand âge je dois les laisser passer. Comme je proteste elles montent sur leurs grands chevaux d'un air offusqué et passent derrière moi. J'en profite pour ajouter une petite remarque cinglante en leur demandant à partir de quel âge on a le droit de tricher dans la queue : soixante-dix, soixante ? C'est une vraie question non ?

4e constat : quand il y a une grande expo dans un musée, en profiter pour aller voir les collections permanentes dudit musée qui sont désertées. J'ai dû rencontrer 20 personnes en 2h dans les 50 salles du musée Fabre. Et pourtant, ce musée recèle des merveilles qui parcourent le temps du 15e siècle flamand à Soulages en passant par Berthe Morisot, Zurbaran, Guardi ou Ingres. On commence par les salles des Flamands avec Brueghel le jeune et Teniers (c'est juste du bonheur) et on finit en apothéose avec deux immenses salles consacrées à Soulages et des oeuvres exceptionnelles, y compris pour moi qui n'accroche en général pas à l'art contemporain, mais là, c'est au-delà de l'art contemporain tellement c'est prenant.
Du coup, j'étais venu voir l'expo Caravage et puis ensuite les collections permanentes et finalement, j'ai été autant réjouie par les deux.

Homme au chapeau blanc, David Teniers II, 1644-1645
Pierre Soulages

5e constat : "Caravage et les Caravagesques", l'occasion de voir enfin en vrai une bonne partie des oeuvres sur lesquelles j'ai bossé 6 mois l'année dernière. Caravage, toujours rien à dire : c'est fabuleux, c'est fort, c'est osé, c'est révolutionnaire. Et puis on découvre aussi ses suiveurs, ceux qu'il a inspirés et des petites merveilles comme le saint Thomas de Vélasquez.



saint Thomas, Vélasquez, 1618-1620





















 
6e constat : dans le train du retour, face à moi, une jeune d'une vingtaine d'années qui sort de son sac un Simba en peluche et dort avec pendant tout le trajet. Retour vers l'enfance ?
 
Retour à Paris : 23 h. Une bien belle journée.

lundi 8 octobre 2012

Résultats de la session de septembre

Les résultats viennent de paraître et il semblerait que notre promo n'ait pas fait d'étincelles : 122 réussites en mai + 83 en septembre, ça fait un petit 46 % de réussite en tout.

En tous cas, félicitations à Guilhem, Pierre, l'autre Pierre, Dimitri, Aénora, Louise, Polina et à tous ceux qui se sont sortis de ce bourbier. Et en route pour la 2e année !

vendredi 5 octobre 2012

Premiers TDO : de l'utile et de l'inutile

Cette semaine, on est passé en 2e vitesse avec le début des TDO. Mon groupe commence par un TDO d'architecture à la basilique Saint-Denis et un TDO sur l'art byzantin au Louvre. Et c'est là qu'on se rend compte que ce qui compte avant tout dans un TDO, c'est le chargé de TDO.

Le tableau :
- mercredi 10h, dans le froid et le vent, 22 élèves devant la basilique Saint-Denis en travaux, avec les ouvriers sur les échafaudages qui font leur travail et donc beaucoup de bruit et un camion qui décharge des matériaux de construction.
- jeudi 15h dans les salles biens chauffées du Département des Objets d'art du Louvre assez peu visitées par les touristes, 3 groupes d'élèves de l'EDl qui se partagent 2 salles d'objets byzantins et gothiques.

Au final, le TDO de Byzance était d'un ennui profond, une simple redite du cours avec juste quelques objets nouveaux à découvrir, le tout dit sur un ton monocorde par une chargée de TDO qui lisait ses notes, alors que le TDO d'archi, malgré les conditions hostiles, nous a permis d'avoir enfin une idée un peu plus claire de l'architecture gothique.
Heureusement, nous n'avons que 2 TDO sur Byzance alors que nous en aurons 5 sur l'architecture. Dans les prochaines semaines on va se promener à Notre-Dame, au château de Vincennes, à Saint-Eustache et au musée du Louvre. Qui a dit que la vie d'étudiant, c'était rester collé les fesses sur un banc d'amphi ?