mercredi 28 septembre 2011

Premières impressions

Après presque 3 semaines de cours, il est temps pour un premier retour sur les impressions que me procurent la vie d'étudiante à l'Ecole du Louvre.

D'abord, pour ceux qui en auraient douter, je suis toujours aussi enthousiaste à l'idée d'étudier l'histoire de l'art. Au contraire, les premiers cours me font même remettre en question mon choix de spécialité : l'archéologie orientale, sur laquelle je m'étais longuement penchée pendant l'été, mais que j'avais lâchement abandonnée au profit de la peinture étrangère, me refait à nouveau les yeux doux grâce à Agnès Benoit, une prof dont je vous reparlerai dans un prochain message. Heureusement, le système de l'école nous permet de choisir définitivement nos spécialités vers mi-décembre seulement ; je vais donc pouvoir assister aux premiers cours des spécialités entre lesquelles j'hésite encore afin de choisir en toutes connaissances de cause.

Côté ambiance, c'est particulièrement studieux je trouve.
Bon évidemment, les cours en amphi ne se prêtent guère aux débordements, mais je trouve la population Edlienne de 1re année particulièrement concentrée : l'effet du début d'année ? La "sélection" d'éléments studieux à l'entrée ? L'intérêt choisi pour les sujets étudiés ? En même temps j'ai une très mauvaise base de comparaison : après 2 ans de prépa, notre seule envie en arrivant en Ecole de Commerce c'était de faire la fête !
Rendez-vous dans quelques mois pour voir si tout le monde est encore aussi motivé.

Les cours en amphi donc, puisqu'on en parle. Une grande nouvelle expérience pour moi. 450 personnes dans un amphi qui écoutent en tentant tant bien que mal de noter la substantifique moelle de la connaissance des intervenants universitaires et conservateurs. N'y aurait-il les cliquetis des claviers d'ordinateurs de ceux qui ont choisi ce système de prise de notes, dont je suis, on entendrait les mouches voler dans les rangs.
Ambiance feutrée dans le très bel et neuf amphi Rohan, des tablettes minuscules en profondeur où on peut à peine poser son ordinateur, des tablettes beaucoup trop hautes pour pouvoir respecter les règles élémentaires de la bonne posture à avoir quand on tape sur ordinateur (tendinite du poignet à prévoir d'ici quelques semaines !).

La prise de notes n'est pas des plus simples quand le prof parle à allure normale et que vous ne connaissez absolument pas le sujet dont il vous parle. Et c'est bien là le plus passionnant et en même temps le plus difficile de ce début d'année : tout est nouveau pour moi ! Les sujets étudiés, le mode d'étude, le fonctionnement de l'école...
Alors quel fonctionnement adopter pour la prise de notes : synthétiser ou tout noter ? Franchement, pour l'instant c'est plutôt tout noter. Tant qu'on ne connait pas trop le sujet en question et qu'on ne sait pas vraiment ce que le prof attend de nous, moi je joue la sécurité et j'en note un maximum !

Les clichés... LE grand sujet !
Voyez-vous, quand un prof fait son cours, il montre des exemples d'oeuvres, de monuments, des cartes, des plans... Beaucoup. BEAUCOUP. Parfois avec légende écrite, parfois avec légende donnée à l'oral. Le hic, c'est que ces oeuvres peuvent ressortir en fin d'année en exam, dans les 4 épreuves de clichés qui consistent chacune à reconnaître et analyser 4 clichés en 40 minutes dans 4 matières différentes. Lesdits clichés ayant dans la majorité des cas été vus en cours. Autant dire qu'il vaut mieux dans le courant de l'année rapidement retrouver les clichés en question dès le cours fini. Donc ruée dans les musées, dans les livres, sur internet... Je ne vous fais pas un dessin sur le temps que ça prend !
Petite précision utile pour les petits futés que j'entends s'apprêter à poser la question qui leur brûle les lèvres : dans la majorité des cas, les présentations des profs ne nous sont pas transmises ; ça serait trop facile !

Donc, cette recherche de clichés représente déjà une bonne partie du travail perso à faire après les cours, même si l'entraide entre élèves commence déjà.
Après, bien sûr, on a de la lecture. Pour nous aider (?), les profs nous donnent une bibliographie pour chaque matière : 50 livres dans chacune en moyenne. Alors oui, tous nous disent que ce n'est pas la peine de tout lire, mais nous recommandent quand même fortement la lecture des 6 à 8 livres "incontournables" pour leur matière (on en a 8 des matières de base en histoire générale de l'art, vous faites le calcul...)

Voilà, comme vous pouvez le constater, tout va donc parfaitement bien !
A bientôt pour un nouveau point d'info.

jeudi 22 septembre 2011

Du vocabulaire de l'art... et du vocabulaire tout court !

Tout comme un enfant apprend petit à petit son vocabulaire ou un étudiant en langue se familiarise avec de nouveaux mots, l'histoire de l'art apporte son lot de vocabulaire nouveau, inconnu, étrange, étonnant...

Il y a d'abord les jolis mots, ceux qui sonnent agréablement même si on n'en connaît pas le sens :
Oenochoé par exemple : cruche de la Grèce antique à embouchure le plus souvent trilobée avec une anse verticale servant à puiser puis verser le vin dans les coupes.
Rien que la prononciation de ce mot fait saliver.
Hypogée : cavité souterraine ou tombeau souterrain

Ensuite les mots à double sens ou plutôt les mots dont vous connaissiez un sens et qui subitement vous apparaissent sous une toute nouvelle identité.
Cratère : vase antique à large ouverture et de grandes dimensions dans lequel on mélange le vin et l’eau (fonctionne avec l'oenochoé).
Moi j'étais restée sur l'aspect volcan du cratère, mais finalement, ce n'est pas si loin.

Les mots dont vous aviez oublié l'existence et qui font remonter de vieux souvenirs de vos lointaines années d'études : l'écobuage, une houe, une herminette

Les mots techniques :
cairn, vascirite, calcédoine, bucrane, bousillage, dolérite... : pas besoin de vous les traduire ; il y a peu de chances que vous vous en serviez un jour.

Les masculins/féminins
Je suis sciée par les erreurs de genre que je commets depuis des lustres : un apogée, une alluvion, un engobe

Et pour finir, les mots dont vous vous demandez à quoi ils vont bien pouvoir vous servir (ils se croisent d'ailleurs souvent avec les mots techniques), type une gesse : herbe grimpante des prairies qui sert comme fourrage ou graine alimentaire.

Je passe sur tous les mots où je ne connais ni le genre, ni la définition, ni la signification de la définition... de bien beaux contresens en perspective !

mercredi 14 septembre 2011

Premier VRAI cours !

Sans vouloir être désagréable avec Madame de Bouët du Portal, le cours de méthodologie bibliographie n'était pas vraiment... un cours.

Aujourd'hui en revanche premier cours d'"Archéologie nationale de la Préhistoire à l'époque mérovingienne" donné par une des conservatrices du Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye.
Et dire qu'il y a 3 mois j'ignorais même que ce musée existait : mon antipathie primaire pour la banlieue sans doute !
Le cours d'aujourd'hui portait sur le paléolithique.

J'ai ADORE ce cours. Un vrai bonheur.

Je l'ai déjà dit, la préhistoire, ce n'est pas ma tasse de thé. Et là, c'était clair, précis, structuré et j'ai passé un bon moment avec homo habilis, homo ergaster, homo erectus, homo heidelbergensis, homo sapiens, cro-magnon, neandertal et leurs oeuvres.

Petite sélection :

Vénus de Willendorf
Vénus de Brassempouy
 Grotte de Lascaux - salle des taureaux

Espérons que cet enthousiasme survivra au cours de vendredi sur la métallurgie !

mardi 13 septembre 2011

La grotte des rêves perdus

La semaine dernière, je me suis dit : "ma fille, maintenant que tu t'es lancée dans des études sérieuses sur des sujets hyper méga touch cool (ça fait eighties, non ?), profites-en pour aller voir des vrais films d'auteur en rapport avec ce que tu vas étudier".

Traduction : "La grotte des rêves perdus" de Werner Herzog, sur la grotte Chauvet

La Grotte des rêves perdusJe situe : il y a environ 30 000 - 40 000 ans, les Aurignaciens ont laissé dans cette grotte de l'Ardèche découverte en 1994 des centaines de dessins et gravures que Werner Herzog se propose de nous faire découvrir dans un documentaire.

Normalement, ce film devait être le premier film intelligent en rapport avec mes nouvelles études. Ca l'a été, en partie, mais en même temps ça a été le premier film drôle en rapport avec mes études. Je ne pense pas que Werner Herzog l'ait envisagé de cette manière.

Après une introduction longuette on pénètre enfin dans cette grotte interdite au public pour des raisons de conservation, même si une réplique partielle est en cours de réalisation. On découvre des dessins assez impressionants par leur nombre et par leur composition : chevaux, bisons, aurochs, mains... On se rend mal compte de l'ampleur de l'oeuvre car les plans larges ne sont pas légion du fait des conditions de tournage restreintes.
Quelques plans de coupe improbables sur des scientifiques muets.
L'intervention passionante de la conservatrice de la grotte - c'est là qu'on se dit qu'il y a des métiers vraiment exceptionnels qui nécessitent des gens passionnés - qui vous explique qu'ils ont réussi à suivre à la trace l'un des artistes qui avait reproduit sa main et dont un défaut du petit doigt permet de le tracer.
Une deuxième partie avec des interventions de scientifiques complètements jetés : celui qui s'habille en peau de bête pour nous montrer comment devaient vivre les hommes de l'époque, qui nous joue l'hymne américain dans une réplique de flûte de l'époque, le parfumeur qui "renifle les cavités" et qui conclue d'un magistral : "ben là, je ne sens rien !".
Et le final exceptionnel : à 30 km de la grotte Chauvet, une centrale nucléaire dans les eaux de refroidissement de laquelle on élève des crocodiles devenus albinos par le truchement des modifications génétiques. 10 minutes sur les crocodiles albinos, c'est du grand n'importe quoi. Phobique des reptiles, s'abstenir !

Pour me consoler de ce film intelligent caché sous des monceaux de scènes inutiles, je suis allée voir deux bonnes comédies romantiques anglo-saxonnes où c'est tout l'inverse : aucune intelligence, mais que des scènes drôles (ou presque) et assumées :

Un jourUn jour       Sexe entre amisSexe entre amis

lundi 12 septembre 2011

Premier "cours"

Au programme de ce lundi après-midi : méthodologie et bibliographie
Enseignante : Marie-Christine de Bouët du Portal
Comment vous dire... je pense que le mot qui résume le mieux cette heure et demie est : SO-PO-RI-FI-QUE

En clair nous avons appris des choses révolutionnaires comme :
- faire une recherche d'ouvrage dans le catalogue d'une bibliothèque avec des champs que l'on peut relier par "et" ou "ou"
- faire attention aux virus sur internet qui peuvent vous faire perdre tout votre travail si vous n'avez pas pensé à le sauvegarder régulièrement
- utiliser l'extranet de l'école pour aller consulter les bibliographies, annales d'examens...

Moi-même qui ne suis pas une férue d'informatique (certains pourront en témoigner), je pense que je serais arriver à faire tout ce qu'on nous a présenté sans aide. Alors pour un jeune de 20 ans qui passe sa vie sur un ordinateur, je ne vois pas bien l'intérêt.

Voyons le côté positif : ce sera un cours qu'on n'aura pas besoin de reprendre, de relire et de réviser !

C'est la rentrée !

12 septembre 2011, 8h30, Amphi Rohan.
Devant l'entrée de l'amphi, dans le caroussel du Louvre, les touristes ne sont pas encore là, mais une armée de jeunes un peu gênés est là : peu se connaissent ; ils ne savent pas forcément à quoi s'attendre.

Les portes s'ouvrent et une queue tourbillonnante "à la Disneyland" se met en place. On montre son sésame, la carte d'étudiant de l'Ecole du Louvre, pour pouvoir accéder à l'amphi.
Bel amphi, quasi neuf, sièges confortables, petites lumières individuelles, sonorisation tip top. Un seul gros hic : les tables sont si peu profondes qu'on peut à peine y poser un PC.

Accueil par Philippe Durey, le Directeur : sobriété, rationalité, froideur.
Quelques mots-clés de rentrée : travail, curiosité, visites des musées, observation des oeuvres...
Certes, nous rentrons dans un établissement prestigieux d'études supérieures, mais tout ça manquait un peu de chaleur et d'enthousiasme à mon goût.

Enfin, c'est parti maintenant !

A la sortie, nous croisons les auditeurs libres qui font eux-aussi leur rentrée. La moyenne d'âge est "légèrement" plus élevée...

Le premier jour du reste de ma vie

C'est aujourd'hui. C'est aujourd'hui qu'une nouvelle étape commence.

Rien de bien différent ce matin si ce n'est que le réveil a sonné et que pour la première fois depuis bien longtemps, je prends le bus pour aller travailler.

Dans 30 minutes je serai en amphi à écouter le Directeur de l'Ecole du Louvre accueillir les élèves de première année.

Pas de stress, pas d'angoisse, tout parait normal, naturel.

samedi 10 septembre 2011

1re rencontre

En ce beau et chaud samedi de septembre, une vingtaine d'Edliens entrant en première année décidèrent de se retrouver pour faire connaissance, discuter et se trouver moins seuls lundi en amphi lors de la séance d'ouverture de l'année.

Rendez-vous à 14h devant la porte d'entrée de l'école.

Première surprise pour moi qui arrive à 14h05 : la grande majorité sont déjà là.
De deux choses l'une : soit les futurs étudiants de l'EDL s'ennuient chez eux le samedi après-midi, soit ils sont extrêmement ponctuels (j'en conclue donc qu'ils ne sont pas parisiens ou pas encore pervertis par la sale habitude parisienne d'arriver 15 minutes en retard partout).

Sur la pelouse devant l'école, en cercle, 5 garçons, près de 20 filles (normal, on est à l'EDL !) et même un petit chien en guest star, et au milieu du cercle gâteaux, quiches, boissons, macarons, muffins...


Discussions sur le test probatoire, les spé et options choisies, les profs, le logement à Paris, les transports, les grèves de transports, les régions d'origine, le rugby, la musique, le travail, les réactions de l'entourage, l'école...

Un petit groupe fort sympathique ma foi, et une pré-rentrée réussie.

mardi 6 septembre 2011

Inscription

Ca y est, je l'ai : ma carte d'étudiante.
Y'a des ptits bouts de plastique qui font autant plaisir que son premier contrat de travail...

Le bonheur, si je veux !

lundi 5 septembre 2011

Pot de départ

16h30 ce lundi 5 septembre 2011 ; c'est l'heure du pot de départ avec tous mes gentils collègues, autour de quelques bulles et d'une farandole de gâteaux faits maison - gâteau miel/amande, moelleux au chocolat, crumble à la pomme -, j'ai été gâtée :

Un set de loisirs créatifs (peinture, mosaïque, pâte à modeler à peindre). Je suis prête pour les après-midi avec mes filleuls !

quelques gourmandises supplémentaires...


et un sublime bouquet de fleurs.
 

Merci à tous !

La quille

Jour J : c'est le départ.
Un dernier petit compte-rendu de réunion.
Du tri dans les fichiers de l'ordinateur et les mails.
Vider la mémoire de mon téléphone.
Je suis prête.

Pas d'appréhension, pas d'angoisse, pas d'inquiétude.
Je ne me rends pas vraiment compte de ce qui arrive tant que je suis encore sur mon lieu de travail.
Demain peut-être...

jeudi 1 septembre 2011

Du courage, du courage, du courage

J'ai envoyé aujourd'hui un mail à mes collègues pour les prévenir de mon départ et le mot qui ressort dans chacun de leurs sympathiques mots d'encouragement, c'est "courage" : "tu as du courage".

C'est drôle parce que je ne vis pas du tout mon changement de cap comme un acte de courage, mais plutôt comme une manière logique de mettre mon quotidien en accord avec ma passion et mes convictions.

Soyons clairs, dans notre monde mené par la carrière, la réussite, le besoin de progresser, de travailler plus (pour gagner plus ?), je ne rentre pas dans le cheminement que la société voudrait tracer pour moi. Alors, oui, sortir du chemin tracé peut être considéré comme courageux, mais c'est surtout une telle évidence que cela ne requiert pas tant de courage que cela, sauf si par "courage" on entend "abandonner sa routine et son confort du quotidien pour faire ce qu'on aime vraiment".

Dans ce cas, j'ai du courage.